2025 - Qualité de l'eau de baignade en Ile de France

Avertissement et avis de droits d’auteur

Nous rappelons à toute personne utilisant ou faisant référence aux données publiées dans le cadre de l’Initiative Open Data de Fluidion, quel que soit le support utilisé (imprimé, web, vidéo, réseaux sociaux), que le respect de nos droits d’auteur n’est pas une option, mais une obligation légale. Cela inclut l’attribution correcte des données, conformément à nos exigences spécifiques. Vous trouverez tous les détails en bas de cette page..

Les données de qualité de l’eau présentées sur cette page sont collectées et publiées par Fluidion dans un effort dédié visant à fournir des informations indépendantes, précises, à jour et accessibles sur l’état de la Seine pendant la saison de baignade. Cet effort est entièrement autofinancé et ne dépend d’aucune autorité publique.

Les données, ainsi que les graphiques associés, sont régulièrement mis à jour. Les résultats incluent des échantillons prélevés et analysés par l’équipe de Fluidion, ou par des partenaires formés et opérant sous notre supervision directe. Les prélèvements sont effectués sur plusieurs sites de baignade, ainsi qu’en amont de Paris, sur la Seine et la Marne.

Table des matières

Introduction

Surveillance de la Baignade à Paris - Une initiative Open Data de Fluidion

Les données de la qualité d'eau 2025

La premier weekend d'ouverture: 5 Juillet 2025

L'analyse des résultats après le premier mois d'ouverture

Quelques détails scientifiques

Comparaison des méthodes de mesure des E.coli: NPP (labo) vs. Planktonique vs. Complète

La science expliquée

Methodologie

Accès aux données et considérations juridiques

Avertissement et Avis de Droits d’Auteur

Introduction

Surveillance de la Baignade à Paris - Une initiative Open Data de Fluidion

FLUIDION ALERT LAB One Alexandre III sml

Nous sommes convaincus que la surveillance de la qualité de l’eau est essentielle pour garantir un accès sûr à l’eau, tant pour les activités récréatives que compétitives. Avec les épreuves aquatiques des Jeux Olympiques 2024 organisées dans la Seine, et l’ouverture de la baignade publique en 2025, la question de la qualité de l’eau est devenue cruciale.

En tant que leader dans les instruments de microbiologie rapide et entreprise deep-tech fondée sur une expertise scientifique solide, Fluidion a développé la technologie et le savoir-faire de terrain nécessaires pour fournir des informations actualisées, fiables et indépendantes sur la qualité de l’eau sur les sites de baignade.

Chez Fluidion, nous soutenons pleinement le développement de zones de baignade publiques avec une qualité sécurisée de l'eau, à Paris comme ailleurs dans le monde. Mais cette sécurité doit reposer sur une science rigoureuse et à jour.

Au cours des dix dernières années, notre équipe a constitué l’un des jeux de données microbiologiques les plus riches jamais réalisés sur la Seine. Ce travail nous confère une expertise scientifique et opérationnelle unique — mais aussi met en lumière des enjeux préoccupants.

Les réglementations actuelles sont basées sur des études épidémiologiques menées dans des lacs et zones côtières, et non dans des rivières urbaines. Dans la Seine, un risque microbiologique majeur passe sous le radar : les microparticules fécales, invisibles pour les tests réglementaires, mais qui transportent de grandes quantités de bactéries E. coli et d’autres pathogènes. Ces particules sont fréquemment présentes dans des eaux soumises à des rejets d’eaux usées brutes et à des déversements d’égouts unitaires par temps d'orage, qui restent fréquents dans la région parisienne. Nos recherches publiées montrent que ces déversements créent des réservoirs de pollution persistants, invisibles aux méthodes traditionnelles.

C’est un peu comme si l’on tentait d’évaluer la qualité de l’eau en ne mesurant que la partie émergée d’un iceberg...

C’est pourquoi Fluidion propose ici des données transparentes, mises à disposition en accès libre, et milite pour l’utilisation de technologies de surveillance avancées, capables de mesurer l’ensemble des indicateurs fécaux — qu’ils soient libres ou fixés à des particules.

Nous croyons qu’une baignade urbaine sûre est possible, mais uniquement si la qualité de l’eau est évaluée avec les meilleures méthodes scientifiques disponibles.

Retrouvez ci-dessous l’ensemble de nos mesures pour la saison 2025.

Informez-vous. Et baignez-vous en toute sécurité.

Les données de la qualité d'eau 2025

L'ouverture de la baignade (5 juillet 2025)

Les premiers resultats, sur les échantillons prélevés hier, montrent une qualité excellente de l'eau dans la Marne (45 E.coli/100 mL charge planctonique, 90 E.coli/100 mL charge complète). Dans la Seine, à Bras Marie, la concentration planctonique est acceptable (283 E.coli/100 mL charge planctonique), cependant la charge complète dépasse le seuile européen de 900 (1739 E.coli/100 mL charge complète).

L'analyse des résultats après le premier mois d'ouverture

Les données depuis l'ouverture

Voici le graphique des mesures que nous avons réalisées à Bras Marie depuis le début de la saison de baignade et jusqu'au 6 Août. Les mesures sur l'axe vertical sont présentées en échelle logarithmique (1 correspond à 10, 2 à 100, 3 à 1000 E.coli/100 mL, etc). Les points jaunes sont obtenus avec la méthode de laboratoire certifiée AFNOR Idexx Colilert Quantitray-2000. Les triangles verts représentent la charge planctonique (bactérie libres), mesurée avec la technologie ALERT de Fluidion. Les triangles rouges représentent la charge complète (bactérie libres et bactéries attachées aux particules fécales), mesurée également avec la technologie ALERT de Fluidion. La ligne rouge horizontale représente le seuil réglèmentaire de 900 E.coli/100 mL. Les bandes de couleur représentent les écarts-type et les intervals de confiance de 95% des différentes mesures.

Les données des dernières 3 semaines

Voici un zoom sur les mesures des dernières trois semaines (au 11 Août), avec les barres d'erreur correspondant aux intervals de confiance de 95% des différentes mesures.

Analyse de juillet

Le mois de juillet 2025 a été marqué par des précipitations importantes, ayant fortement influencé la qualité microbiologique de la Seine et de la Marne. Ces conditions météorologiques ont entraîné des variations significatives des concentrations en E. coli, provoquant la fermeture des sites de baignade pendant un peu plus d’un tiers du temps.

Début juillet : impact majeur des déversements d’eaux usées

Dès l’ouverture des sites parisiens, de fortes pluies ont déclenché d’importants déversements d’eaux usées par temps de pluie, entraînant une pollution bactériologique massive.Le 7 juillet 2025, nos mesures rapides effectuées avec la technologie ALERT ont révélé :

Charge complète : 45 200 E. coli/100 mL

Charge planctonique : 7 234 E. coli/100 mL

Ces niveaux étaient confirmés par l’Agence Régionale de Santé (ARS), avec des valeurs > 34 687 E. coli/100 mL, bien au-delà des seuils réglementaires, rendant la baignade immédiatement dangereuse.

Mi-juillet : amélioration inattendue et hypothèse d’un traitement chimique

Les 15 et 16 juillet, la qualité de l’eau s’est nettement améliorée à Paris :

Charge complète : 745 et 993 E. coli/100 mL

Charge planctonique : 159 E. coli/100 mL les deux jours.

Cependant, des mesures effectuées en amont, à Alfortville, montraient encore des niveaux élevés (11 100 et 2 360 E. coli/100 mL). Cette discordance suggère un mécanisme d’abattement rapide incompatible avec la simple action des UV ou la mortalité naturelle des bactéries.

Une hypothèse, préoccupante, serait l’injection en excès de désinfectant chimique à la station d’épuration de Valenton, réduisant la charge bactérienne tout au long du tronçon menant aux sites parisiens.

Fin juillet : retour des pluies et nouvelle fermeture

Entre le 21 et le 23 juillet, de nouvelles pluies ont entraîné la fermeture des sites pendant près de deux semaines, avec des charges complètes atteignant jusqu’à 25 800 E. coli/100 mL (24 et 28 juillet).

Début août : amélioration partielle mais risque persistant

Le retour du beau temps, l’absence de précipitations et l’usage continu de désinfectants chimiques ont amélioré la qualité de l’eau, souvent en dessous des seuils réglementaires lorsque l’on ne considère que la charge planctonique ou les méthodes de laboratoire.

Cependant, l’analyse de la charge complète (incluant les bactéries fixées sur des particules fécales ou sédimentaires) montre que sur trois prélèvements (31 juillet, 4 et 6 août), deux dépassaient le seuil réglementaire de 900 E. coli/100 mL.

Conclusion suite au premier mois de baignade: sécurité sanitaire encore fragile

Malgré les fermetures préventives de l’ARS lors des épisodes de forte contamination, le risque sanitaire reste élevé même lors des périodes d’ouverture. Les particules fécales présentes peuvent contenir des bactéries indicatrices et pathogènes non détectées par les méthodes réglementaires, mais mesurées par la technologie ALERT.

Ainsi, la baignade dans la Seine demeure précaire après un mois de juillet exceptionnellement pluvieux.

Quelques détails scientifiques

Comparaison des méthodes de mesure des E.coli: NPP (labo) vs. Planktonique vs. Complète

Sur cette page, nous comparons différentes méthodes de mesure des concentrations en E.coli : la méthode du nombre le plus probable (NPP) utilisée en laboratoire, le comptage planktonique, et le comptage complet. Alors, quelle est la différence entre ces approches ?

La meilleure façon d’expliquer cela est d’utiliser une analogie. Imaginons qu’au lieu d’une rivière contenant des E.coli, nous observons une route dans une grande ville, et que nous devons déterminer combien de personnes s’y trouvent. Nous demandons à trois policiers — appelons-les L, P, et C — de faire ce comptage.

L prend un hélicoptère et survole un grand carrefour. Il voit tous les piétons et les compte avec précision, mais il n’a aucun moyen de savoir combien de personnes se trouvent dans chaque voiture ou bus. Il compte donc chaque véhicule comme une seule personne (le conducteur, par exemple).

P, quant à lui, installe des barrières sur toutes les routes, empêchant les voitures et bus d’entrer. Seuls les piétons et peut-être quelques trottinettes peuvent passer. Il compte ensuite toutes ces personnes visibles.

Enfin, C descend au centre de l’intersection, compte tous les piétons, et arrête chaque véhicule pour compter exactement combien de personnes se trouvent à l’intérieur.

Qui donne le bon chiffre ? Il est évident que C fournit le décompte exact. Les méthodes de L et P donneront des résultats similaires, mais bien inférieurs à ceux de C, surtout s’il y a de nombreux véhicules transportant plusieurs passagers.

Maintenant, transposons cette métaphore à notre contexte. Les personnes à compter sont les bactéries E.coli ; Les voitures sont de petits agrégats bactériens contenant 1 à 5 bactéries ; Les bus sont de grands agrégats, pouvant contenir jusqu’à 50 bactéries ; Les policiers représentent les méthodes de mesure : L = méthode MPN en laboratoire; P = comptage planktonique (bactéries libres uniquement); C = comptage complet (bactéries libres + agrégées).

Quelle méthode donne le bon résultat ? C’est clairement la méthode complète. Les méthodes NPP (laboratoire) et planktonique fourniront des résultats similaires, mais bien inférieurs à ceux de la méthode complète, surtout si l’eau contient beaucoup de petits et grands agrégats transportant plusieurs E.coli chacun.